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blog de cheval debout
16 avril 2015

Voyage 2.0... Séance de rattrapage... nouveaux chemins et territoires de l'utopie

les nouveaux chemins du voyage.

Inde 2015, J'ai passé près près de quinze ans sans mettre les pieds dans un avion, pratiquement sans quitter le territoire Français. Évoluant dans un milieu d'écologistes et moi même convaincu, nous délaissions volontairement le voyage en avion, considéré à juste titre comme trop polluant, et symbole d'un tourisme frivole, inéquitable, accessible à une minorité de la population. Dessérant ces freins volontaires, je décide de partir quand même, loin, poussé par le besoin impérieux de voyager, de changer d'air.

En janvier, j'ai décollé pour l'Inde. Passeport, visa, dispositions d'avant voyage. J'ai laissé volontairement mon téléphone Français à Paris, poids inutile mais aussi, volonté de couper, d'être injoignable si ce n'est par mail. Idée romantique du voyage « à l'ancienne », ou l'on est loin de tout, « tranquille ». En arrivant, je cherche un cyber café, pour rester quand même en lien avec ma fille, ma famille, ma compagne. Surprise... pas si facile d'en trouver... Et surtout j'observe que les autres voyageurs ou touristes sont tous équipés de smartphones, de tablettes, voir même d'ordis portables. Ils se connectent au Wifi, proposé un peu partout dans les hôtels, les restaurants ou achètent un forfait en arrivant. Première découverte donc, et histoire de faire d'une pierre deux coups, j'achète un smartphone, qui me servira à me connecter à internet quand je trouverai du wifi, et à prendre des photos. Il faut s'habituer à ce nouveau paysage... de voyageurs assis dans les restaurants, à « skyper », en pleine conversation, seul à leur table... Les indiens ne sont pas en reste, malgré la pauvreté apparente, presque tout le monde est équipé de téléphones portables, et smartphones.

 

Surfer les vagues des rencontres

J'avais du mal à considérer ça comme un progrès réel. Jusqu'à ce que je croise Ben. Arrivé depuis dix jours en Inde, il avait déjà rencontré un nombre incalculable d'Indiens, avait été invité à un mariage, avait dormi dans divers endroits, mais jamais dans un hôtel.

Couchsurfing ! Bien sûr ! Bien sûr c'est possible en Inde... l'émergence d'une classe moyenne, voyageuse, étudiante, urbaine, permet de recourir à ce moyen extraordinaire qui permet de rencontrer des locaux, et de faire des économies substantielles. Être connecté à internet, et être joignable par téléphone devient alors vraiment une cheville du voyage, pour trouver, solliciter, joindre les « hôtes ». En retour de ces démarches le voyage prend tout de suite une autre saveur, la rencontre peut avoir lieu, avec des gens toujours anglophones, (pas si facile à trouver en Inde), on est très vite aiguillés vers des bons plans, invités à des fêtes etc...

Je m'aperçois de cette possibilité à la fin de mon séjour et je mesure à quel point mon voyage aurait pu être différent. Malgré mes efforts, j'ai eu beaucoup de mal à sortir des ornières touristiques habituelles, hôtels et restaurants à touristes, rencontres un peu rares, pas toujours intéressantes... Je reste englué dans mon guide du routard.

 

Ce serait si beau

Quand j'ai rencontré Mariana, j'ai entrevu le territoire d'une Utopie, magnifique, hospitalier. Une brésilienne qui voyage seule en vélo, traverse l'Europe pour arriver jusqu'en Inde. N'est ce pas magnifique. Et ce en dormant presque tous les soir dans un lit, accueillie, en sécurité, nourrie bien souvent et ce gratuitement. Au moment ou elle me raconte ça, nous sommes au bord d'une route ou une dame nous régale de spécialités Tibétaines pour une bouchée de pain. Et là je vois à l'horizon, la possibilité d'un monde heureux, ou tout un chacun pourrait voyager, facilement, librement, dormir confortablement, sans se ruiner en chambre d'hôtels, et manger pour trois fois rien. A la force du mollet, cet espace existe déjà ! Si ce n'était les barrières douanières, et les quelques pays intraversables qui espérons le ne le resterons pas longtemps. Voyager, et rencontrer les habitants des terres que l'on aborde. Promener à travers de nouveaux paysages, si loin de chez soi son regard... Le rêve de la Mélaga des Samoas, rendu réel. Grâce au réseau « warmshower », similaire à celui du couchsurfing, les cyclotouristes peuvent trouver des hébergements gratuits (canapé, lit, emplacement de tente) tout au long de leur parcours.

Et nous aurions de fières montures gracieuses

De gomme et de rayons argentés...

Nous voyagerons libres bondissant sur les crêtes

Et tutoyant dans la langue heureuse du sourire

Les frères et sœurs de l'utopie...

 

Voyager en occident avec des devises indiennes ? Un enjeu qui nous concerne ?

La question n'a pas cessé de m'habiter pendant mon voyage. Pour le prix d'un ou deux salaires de chez nous, je fait un beau voyage. Les personnes que je rencontre, les Indiens, eux peuvent toujours rêver. Même si certains d'entre eux y parviennent, fils de familles fortunées, bonnes situations, le voyage en Europe est loin d'être accessible. J'ai le caillou de l'injustice dans ma chaussure et je peine à goûter pleinement le plaisir de voyager dans ce si beau pays... Les derniers indiens que j'ai rencontrés sont candidats au défi qui consiste à découvrir la France, l'Europe sur un budget ultra limité. Je ne peux que me sentir concerné. Je me suis d'ailleurs engagé à ouvrir les portes de mes bons plans à ces amis. Les accueillir bien sûr, dans la mesure de ce que je peux mais aussi leur ouvrir les portes du Réseau. Ces garçons, impliqués, pétris de convictions méritent tout autant que nous de voyager, et même en ont besoin ! Formation accélérée en auto-stop/ covoiturage, inscription au réseau du wwoofing, couchsurfing, plans vendanges, festivals.... Sous réserve d'apprendre un peu de Français, nos amis pourrons voyager et connaître notre pays.

 

Volontairement utile !

Mon voyage a vraiment pris une tournure nouvelle, infiniment plus riche quand j'ai pu faire du volontariat. Donner des cours de langue à des Tibétain-e-s en exil, aider une assoce de lutte contre la pollution. Se sentir utile... une vraie respiration ! Après des semaines à être un simple touriste, tout juste bon à voir le travail qu'il y a à faire et juste... ne rien faire... Et puis faire des belles rencontres : rencontrer des Indiens, des Tibétains, des gens habités, volontaires , d'autres bénévoles. Des militants, des vrais écolos !... Relier le réseau des rêveurs... tisser la toile des utopistes, indispensable !.

 

 

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